États-Unis, années 1950: Lee et sa fiancée Muriel vivent au Kansas lorsque Julius, le frère de Lee, les rejoint. Comme son frère, Julius est un vétéran de la guerre de Corée, mais aussi un parieur invétéré au charme magnétique. Très vite, une attirance mutuelle naît entre Julius et Muriel. Pourtant, Julius repart bientôt, laissant derrière lui ses promesses floues d’un avenir à trois, pour s’adonner pleinement au jeu à Las Vegas, où il tombe amoureux d’un autre parieur. Muriel, de son côté, part s’installer en Californie avec Lee, et se conforme en apparence à une vie conjugale conventionnelle. En vérité, elle mène une double vie... L’une des grandes qualités de ce mélodrame habilement construit réside dans la manière dont le réalisateur Daniel Minahan nous égare en jouant sur nos propres préjugés. Au début, on s’étonne du fait que Lee ne semble pas remarquer les avances à peine voilées que Julius fait à sa fiancée. Plus tard, on pourra donner un nouveau sens à la relation entre Julius et Muriel. Après avoir travaillé sur plusieurs séries télévisées de qualité ainsi que sur sa propre mini-série consacrée au styliste Roy Halston Frowick, Minahan adapte ici le roman On Swift Horses de Shannon Pufahl. Dans les années 1950, un genre comme le mélodrame — on pense notamment aux chefs-d’œuvre de Douglas Sirk — permettait d’exprimer une critique sociale de manière indirecte. Aujourd’hui, la retenue n’est plus nécessaire: Minahan décrit plus crûment les réalités de l’époque, avec une grande empathie pour les personnages en détresse. Sur le plan visuel, Les indomptés frappe par ses couleurs dorées et son esthétique lisse. Mais la manière progressive, précise et implacable, avec laquelle le drame se rapproche de son noyau nous tient en haleine. Ce noyau, c’est le silence imposé (souvent accompagné de violence) autour de l’homosexualité masculine et féminine, cette façon de ne parler que par allusions. Comme le dit Julius : «Les gens comme nous.»

Die USA in den 1950er Jahren: Lee und seine Verlobte Muriel leben in Kansas, als Lees Bruder Julius hinzustösst, ein Korea-Veteran wie sein Bruder und ein charmanter Glücksspieler. Julius und Muriel fühlen sich auf Anhieb zueinander hingezogen; doch Julius zieht, mit vagen Versprechen auf ein Leben zu dritt, bald weiter und frönt seiner Spielleidenschaft in Las Vegas, wo er sich in einen Gambler verliebt. Muriel hingegen bricht mit Lee nach Kalifornien auf, fügt sich ihrer konventionellen Ehe – und beginnt ein Doppelleben. Es gehört zu den Vorzügen dieses subtil erzählten Melodrams, wie uns Regisseur Daniel Minahan aufgrund unserer Voreingenommenheit auf falsche Fährten führt. So ist man zunächst irritiert über Lee, der nicht merken will, wie unverschämt Julius mit seiner Braut flirtet. Erst später vermag man die Verbindung zwischen Julius und Muriel neu zu deuten. Nach der Mitwirkung an diversen Qualitäts-Serien sowie seiner eigenen Miniserie über den Modedesigner Roy Halston Frowick hat Minahan in seinem jüngsten Film den gleichnamigen Roman von Shannon Pufahl adaptiert. Bot das Melodram in den restriktiven Fünfzigerjahren (etwa beim grossen Douglas Sirk) die Möglichkeit indirekter Gesellschaftskritik, ist heute keine verschämte Zurückhaltung mehr nötig. Minahan schildert die Verhältnisse historisch glaubwürdig; dabei ist die grosse Empathie für seine Figuren in Not mit einer Einladung zur Identifikation verbunden. Mit seinen golden warmen Farbtönen wirkt On Swift Horses ästhetisch glatt. Dafür fesselt, wie sorgfältig und zugleich unerbittlich das Drama zu seinem Kern vorstösst. Dazu gehört die zeitbedingte Sprachlosigkeit (und Gewalt) gegenüber Schwulen und Lesben, das ausschliesslich verklausulierte Reden: «People like us» eben, wie Julius einmal sagt.

On Swift Horses is about the shapes love can take, the varied lives we live and the many different ways one can make a home. It’s beautiful, heartbreaking and demands to be seen on the biggest screen possible. Here’s hoping it brings the romantic epic back into fashion. (...) This is the kind of sweeping romantic drama that Hollywood doesn't make anymore.