Wer David Cronenbergs Naked Lunch und Luca Guadagninos Call Me By Your Name geschätzt hat, kann sich über diese Adaption eines sehr schwulen Romans von William S. Burroughs durch den italienischen Regiestar freuen. Für alle andern wird die Sache wohl etwas heikler, da Queer eine Sensibilität für Minderheiten jenseits jeder politischen Korrektheit anspricht. So oder so sind Guadagninos brillante Inszenierung und ein verblüffender Daniel Craig in der Hauptrolle unbedingt sehenswert. Craig spielt William Lee, einem wohlhabenden Amerikaner und Heroinjunkie, der in den 1950er Jahren aus den USA nach Mexiko flieht, um umso hemmungloser zu konsumieren. Eines Tages verliebt er sich in einen attraktiven jungen Landsmann, der sich ihm gegenüber abwechselnd hitzig und kühl verhält. Ist er schwul oder nicht? Lee schafft es auf alle Fälle, den Jüngeren auf eine Reise nach Ecuador zu locken, wo er nach einer halluzinogenen Pflanze als Tor zur Telepathie sucht. Alkohol, Sex und Drogen stehen im Mittelpunkt dieser Geschichte, und der Regisseur geht in dieser Hinsicht nicht zimperlich vor bei seiner wunderschönen Nachbildung der Epoche in Cinecittà. Am bewundernswertesten ist jedoch seine Fähigkeit, das Skandalöse auszublenden und sich auf das Wesentliche zu konzentrieren, nämlich die Geschichte einer verzweifelten und unerfüllten Suche nach Liebe. Craig, der abwechselnd abstossend, charmant, erbärmlich und erschütternd ist, knüpft an seine jugendliche Leistung als schurkischer Liebhaber des Malers Francis Bacon in Love Is the Devil (1998) an, als hätte es James Bond nie gegeben. Guadagnino bestätigt nach A Bigger Splash und Challengers seinerseits, dass er über eine höchst fantasievolle Filmsprache verfügt. Sie verwandelt Queer in ein Fest der Sinne.

Qui a aimé Le festin nu de David Cronenberg et Call Me By Your Name de Luca Guadagnino ne pourra que se réjouir de cette nouvelle adaptation d'un roman très gay de William S. Burroughs par le cinéaste italien en vogue du moment. Pour les autres, ce sera sans doute plus délicat, tant Queer s'adresse à une sensibilité minoritaire très éloignée du politiquement correct. Entre une mise en scène brillante et un Daniel Craig sidérant, ce film présenté en compétition à la Mostra de Venise vaut toutefois largement un coup d'œil. On y suit la dérive, dans les années 1950, de William Lee, un Américain fortuné et héroïnomane, qui a fui les Etats-Unis pour se réfugier à Mexico, où il consomme sans retenue. Un jour pourtant, il tombe amoureux d'Eugene Allerton, un beau jeune compatriote qui alterne le chaud et le froid à son égard. Est-il ou non gay? Il parvient toutefois à l'entraîner dans une équipée en Equateur à la recherche d'une plante hallucinogène qui ouvrirait les portes de la télépathie... Alcool, sexe et drogue sont au cœur même de ce récit et le cinéaste n'y va pas par quatre chemins, dans une magnifique reconstitution d'époque made in Cinecittà. Mais le plus admirable consiste dans sa capacité à évacuer le scandaleux pour arriver à l'essentiel, à savoir le récit d'une quête d'amour éperdue, forcément inassouvie. Tour à tour repoussant, charmant, pathétique et bouleversant, Craig renoue avec sa performance de jeunesse dans Love Is the Devil (John Maybury 1998, où il était l'amant voyou du peintre Francis Bacon) comme si James Bond n'avait jamais existé. Quant à Guadagnino, après Challengers, il confirme être en pleine possession d'un langage cinématographique hautement imaginatif, qui constitue une vraie fête pour les sens.