Ce documentaire du réalisateur Karim Sayad, né et vivant en Suisse mais issu d'une famille algérienne, a remporté le Prix de Soleure 2018. Et c'est bien mérité, car il est remarquable et percutant à plusieurs niveaux. Ce qu'il nous décrit n'a rien de dramatique ou de révolutionnaire : Dans un quartier périphérique pauvre d'Alger, à portée de vue de la Méditerranée, vivent des hommes et des moutons, ces derniers même dans des appartements ou sur des toits. Les animaux sont élevés pour leur laine et leur viande, mais les béliers, avec leurs puissantes cornes, sont surtout utilisés pour les combats. Une victoire n'apporte certes pas de richesse à leurs propriétaires, mais fierté et prestige. Le regard intime, jamais voyeuriste, fait ce qu'un bon documentaire peut faire: le monde observé est rendu extraordinaire et passionnant pour nous, tout en montrant à quel point il est naturel pour les personnes dont on fait le portrait. Le fait que la vie moderne – les jeunes hommes tournent par exemple des petits clips avec leurs boucs pour les médias sociaux ou portent la plupart du temps des bouchons de musique dans les oreilles – et la vie traditionnelle, parfois archaïque, se fondent de manière insoupçonnée fait également partie de cette évidence. Dans le titre de cette étude sociale, les «Hommes» ne sont donc pas des êtres humains en général, mais exclusivement des hommes et des garçons: il est clair à chaque instant que les combats d'animaux sont aussi un substitut aux déficits sentimentaux, sexuels et économiques.

Dieser Dokumentarfilm von dem in der Schweiz geboren und lebenden doch aus algerischer Familie stammenden Regisseur Karim Sayad gewann 2018 den Prix de Soleure. Und das wohlverdient, denn er ist auf mehreren Ebenen bemerkenswert und eindringlich. Was er uns schildert, ist nichts Dramatisches oder Weltbewegendes: In einem ärmlichen Aussenquartier vom Algier, auf Sichtdistanz zum Mittelmeer wohnen Menschen und Schafe, letztere sogar in Wohnungen oder auf Dächern. Die Tiere werden wegen der Wolle und des Fleisches gehalten, die Böcke mit ihren mächtigen Hörnern jedoch vor allem, um mit ihnen Kämpfe auszutragen. Ein Sieg bringt den Besitzern zwar keinen Reichtum, dafür aber Stolz und Ansehen. Der intime, nie voyeuristische Blick leistet das, was ein guter Dokumentarfilm leisten kann: Die beobachtete Welt ist für uns Zuschauer:innen aussergewöhnlich und spannend, während zugleich klar wird, wie selbstverständlich sie für die Porträtierten ist. Zu dieser Selbsverständlichkeit zählt auch, dass das moderne Leben – die jungen Männer drehen beispielsweise kleine Clips mit ihren Böcken für Social media oder tragen meistens Musikstöpsel in den Ohren – und das traditionelle, teils archaische unverdächtig verschmelzen. Folgerichtig sind im Titel dieser Gesellschaftsstudie die "Hommes" denn auch nicht Menschen im Allgemeinen, sondern ausschliesslich Männer und Knaben: In jedem Moment wird klar, wie die Tierkämpfe auch Ersatz für sentimentale, sexuelle und ökonomische Defizite sind.