Il existe déjà septante films sur le quatorzième Dalaï-Lama, en fonction depuis 1950. Pourquoi un septante-et-unième? Parce que, grâce à l'accès privilégié du photographe suisse Manuel Bauer, qui accompagne depuis longtemps le chef spirituel des Tibétain·e·s, il ne s'agit pas d'un film sur le Dalaï-Lama, mais d'un film avec lui. En 2019, à l'âge de 84 ans, il a reçu Bauer, la réalisatrice Barbara Miller (#Female Pleasure) et le producteur Philip Delaquis, ici co-réalisateur, pour une longue interview. Celle-ci est enrichie de matériel d'archive sur sa jeunesse, l'occupation chinoise du Tibet, la destruction des monastères bouddhistes et de la culture du pays, l'exil du Dalaï-lama en Inde et son action dans le monde. Le film est centré sur les «enseignements», ces instructions spirituelles et pratiques que le grand homme, dans toute son humilité, adresse frontalement à la caméra: la compassion et la solidarité active, la maîtrise des pensées et des sentiments négatifs par des techniques de respiration et de méditation. C'est la quintessence d'une longue vie et d'une philosophie du bonheur qui ne fait pas appel à l'au-delà, de plus en plus populaire, particulièrement en Occident, en tant que contrepoint à la pensée compétitive et au consumérisme. On peut toutefois être partagé face aux répétitions inhérentes à ces enseignements, magnifiquement mis en musique et illustrés par un flot continu d’impressions visuelles venues du monde entier. Cette surcharge esthétique contraste étrangement avec la simplicité de cet homme et de son enseignement – lequel laisse tout de même une impression durable.

Über den 14. Dalai Lama, der seit 1950 im Amt ist, gibt es bereits siebzig Filme. Warum noch ein einundsiebzigster? Weil dies dank dem privilegierten Zugang des Schweizer Fotografen Manuel Bauer, der das geistige Oberhaupt der Tibeter:innen seit langem begleitet, kein Film über den Dalai Lama sei, sondern einer mit ihm. Der damals 84-Jährige empfing Bauer, die Regisseurin Barbara Miller (#Female Pleasure) und den als Co-Regisseur zeichnenden Produzenten Philip Delaquis zu einem Interview, das die Filmcrew um Archivmaterial über die chinesische Okkupation Tibets, die Zerstörung der buddhistischen Kultur des Landes, das indische Exil, das weltweite Wirken und ganz persönliche Erinnerungen des Dalai Lama ergänzt hat. Im Zentrum des Films aber stehen die «Teachings», die lebenspraktischen Anweisungen, die der grosse Bescheidene frontal in die Kamera spricht: Mitgefühl und aktive Solidarität mit allem Lebenden, die Bändigung unserer rastlosen Gedanken und Stimmungen mit Meditation – die Quintessenz eines langen Lebens und einer Glückslehre, die ohne Jenseits auskommt und als Korrektiv zum Konkurrenzdenken und Konsumwahn gerade im Westen immer populärer wird. Geteilter Meinung kann man über die für Unterweisungen charakteristischen Wiederholungen sein, die musikalisch üppig orchestriert und mit einem steten Strom von Impressionen aus aller Welt illustriert werden. Die ästhetische Überfrachtung steht im seltsamen Widerspruch zur Schlichtheit dieses Mannes und seiner Lehre. Letztere aber hinterlassen einen bleibenden Eindruck.