Dans ce thriller médiatique, nous vivons en l’espace de seulement nonante minutes deux événements majeurs. Le premier: comment l’équipe de reporters sportifs de la chaîne de télévision américaine ABC se retrouve impliquée dans le drame des prises d'otages aux Jeux Olympiques de Munich le 5 septembre 1972 et écrit l’histoire de la télévision pendant 21 heures, simplement parce que leurs caméras et leurs journalistes se trouvent par hasard au «bon» endroit. Le second: comment le réalisateur bâlois de 42 ans, Tim Fehlbaum, après ses premiers essais dans le cinéma de genre Tides et Hell, parvient à faire le grand saut vers une carrière d'envergure en effectuant un sans-faute. Écrit et réalisé de manière captivante, brillamment interprété, filmé et monté, le film raconte comment des terroristes palestiniens se sont introduits dans le village olympique peu sécurisé et ont pris en otage la délégation israélienne afin de libérer des combattants emprisonnés. La maîtrise formelle de l’équipe de Fehlbaum masque sans effort le fait que ce drame politique et humain est en réalité une pièce de théâtre qui se déroule presque exclusivement dans le studio de télévision improvisé d'ABC, en bordure du site olympique. Le film réussit également à faire ressortir, de manière subtile, le dilemme moral inhérent aux médias audiovisuels depuis cet événement, sans jamais sombrer dans le moralisme. En effet, à Munich, le terrorisme a trouvé pour la première fois une scène mondiale grâce à la retransmission en direct, une plateforme qu’il recherchait avec ses mises en scène meurtrières. Tous les protagonistes devinent spontanément ce lien, réagissent de manière intelligente et réfléchie, mais ne peuvent pourtant échapper à la spirale qui en découle. En revanche, une dynamique plus positive a été enclenchée par September 5 pour son réalisateur: le film a été présenté en première à la Mostra de Venise avant d'être nominé pour le Golden Globe du meilleur film dramatique, et est désormais considéré comme un prétendant aux Oscars par la presse spécialisée américaine. Les opportunités hollywoodiennes devraient donc bientôt pleuvoir sur ce réalisateur suisse.

In diesem Medienthriller haben wir innert just neunzig Minuten gleich an zwei Ereignissen teil. Das erste: Wie die Sportreporter-Crew des amerikanischen Fernsehsenders ABC am 5. September 1972 in das Geiseldrama bei den olympischen Spielen von München verwickelt wird und 21 Stunden lang Fernsehgeschichte schreibt, weil ihre Kameras und Leute zufällig vor Ort sind. Das zweite: Wie der 42jährige Basler Regisseur Tim Fehlbaum nach den Genrefilm-Talentproben Tides und Hell den Sprung zur grossen Karriere schafft, indem er einfach alles richtig macht. Packend geschrieben und inszeniert, glänzend besetzt, gefilmt und montiert, rollt der Film auf, wie palästinensische Terroristen ins kaum gesicherte olympische Dorf eindrangen und die israelische Delegation als Geiseln nahm, um inhaftierte Kämpfer freizupressen. Das formale Geschick der Fehlbaum-Crew überspielt dabei mühelos, dass es sich bei diesem politischen und menschlichen Drama um ein Kammerspiel handelt, das fast ausschliesslich im improvisierten Fernsehstudio von ABC am Rand des Olympiageländes spielt. Clever auch, wie sich aus dem dichten Zusammenspiel von journalistischem Handwerk und Instinkt, Konkurrenzdenken und Kalkül der Figuren ohne jedes Moralisieren das moralische Dilemma herausschält, das seither alle visuellen Medien kennzeichnet: Erstmals wurde in München dem Terrorismus durch die Liveübertragung jene globale Bühne geboten, die er mit seinen Schreckens-Inszenierungen sucht. Alle Involvierten erahnen augenblicklich diesen Zusammenhang, reagieren intelligent und besonnen – und können sich seiner Dynamik doch nicht entziehen. Eine Dynamik der positiven Art hat September 5 für den Regisseur in Gang gesetzt: Der Film wurde für die Golden Globes (bestes Drama) und einen Oscar (bestes Original-Drehbuch) nominiert und gewann mit 9 Lolas kürzlich fast alle deutschen Filmpreise.