On peut être traversé par un double sentiment de fascination et de dégoût à la vision de The Apprentice, qui raconte l'ascension d'un certain Donald Trump au statut de très médiatique roi de l'immobilier new-yorkais durant les années 1970-80. Le scénario du journaliste Gabriel Sherman se concentre intelligemment sur sa relation avec un certain Roy Cohn, le sulfureux mentor que s'était choisi le jeune Trump. Avocat sans scrupules autrefois proche du sénateur Joe McCarthy et de Richard Nixon, anti-communiste enragé (procureur, il fit envoyer à la chaise électrique les époux Rosenberg), publiquement antisémite et homophobe alors qu'il était lui-même juif et homosexuel, cette belle ordure drapée de patriotisme fait désormais partie de la «légende noire» des Etats-Unis. C'est lui qui transforma ce fils d'un promoteur immobilier déjà passablement ambitieux, égoïste et narcissique, mais encore un peu tendre, en véritable «tueur», l'emblème des années Reagan. La première épouse de Donald, le mannequin tchèque Ivana, en fera particulièrement les frais. Mais Cohn également, bientôt surpassé par sa créature – et ce n'est là que le début de l'histoire ! Mis en scène par l'Iranien établi en Suède Ali Abbasi (Border, Holy Spider), ce biopic mené au pas de charge n'est pas beau à voir, mais tout de même frappant et utile pour mémoire. Il est aussi superbement interprété par Sebastian Stan (Trump) et Jeremy Strong (Cohn). Sortant à la veille des élections présidentielles américaines, malgré tous les efforts de Trump pour l'empêcher, a-t-il la moindre chance de peser dans la balance ? On aimerait y croire, mais on peut aussi bien le voir sans, pour son édification personnelle.

The Apprentice erzählt vom Aufstieg eines gewissen Donald Trump zum medienwirksamen New Yorker Immobilienkönig in den 1970er und 1980er Jahren und hinterlässt ein Gefühl von Faszination und Abscheu. Das Drehbuch des Journalisten Gabriel Sherman konzentriert sich intelligenterweise auf seine Beziehung zu Roy Cohn, dem berüchtigten Mentor, den sich der junge Trump ausgesucht hatte. Dieser skrupellose Anwalt, der einst Senator McCarthy und Richard Nixon nahestand, war ein erbitterter Antikommunist und brachte als Staatsanwalt das Ehepaar Rosenberg auf den elektrischen Stuhl. Öffentlich antisemitisch und homophob, obwohl er selbst jüdisch und homosexuell war, gehört dieses patriotisch drapierte Scheusal zur finsteren Schattengeschichte der USA. Er war es, der den ohnehin schon ziemlich ehrgeizigen, egoistischen und narzisstischen, aber noch etwas zarten Sohn eines Immobilienentwicklers in einen echten „Killer“ verwandelte, das Sinnbild der Reagan-Jahre. Besonders Donalds erste Ehefrau, das tschechische Model Ivana, sollte dies zu spüren bekommen, aber auch Cohn, der bald von seiner Kreatur übertroffen wird - und das ist erst der Anfang der Geschichte! Das Biopic des in Schweden lebenden Iraners Ali Abbasi (Holy Spider) ist zwar nicht schön anzusehen, aber dennoch einprägsam und nützlich für die Auffrischung der Erinnerung. Es ist mit Sebastian Stan (Trump) und Jeremy Strong (Cohn) auch hervorragend besetzt. Hat der Film, der trotz allen Torpedierungen durch Trump kurz vor den US-Präsidentschaftswahlen herauskommt, auch nur minimsten Einfluss auf den Ausgang der Wahl? Man würde es gerne glauben, aber man kann ihn sich auch zur persönlichen Horizonterweiterung gut ansehen.