Geht es um musikalische Ausnahmeerscheinungen wie jüngst Bob Dylan, Freddie Mercury oder Amy Winehouse, neigt die Kritik schon bei soliden Biopics wie A Complete Unknown, Bohemian Rhapsody und Back to Black zur Ekstase. Widmen sich Filme hingegen kommerzielleren Popgrössen wie Robbie Williams (Better Man) oder Céline Dion (Aline), so heisst es schnell, sie seien zu unkritisch, gefällig, ja hagiographisch. In dieses Fahrwasser geriet auch Monsieur Aznavour, das Biopic über den Sohn mittelloser armenischer Einwanderer, der sich vom Pariser Hinterhofmusiker der 1940er über die Lehr- und Dienstjahre an der Seite von Edith Piafs zum Weltstar und zu Chansons für die Ewigkeit hochsingt. Natürlich ist die Kritik nicht ganz unbegründet. Monsieur Aznavour ist ein klassisch gebautes, süffig inszeniertes Musikerporträt, das etwa Aznavours politisches Engagement weitgehend ausspart und seine privaten Eskapaden wohlwollend nur streift. Doch frei von moralinsaurem Aplomb zeigt der Film auch, wie der Erfolgsbesessene der Karriere alles unterordnet, den kreativen Partner der frühen Jahre ohne Skrupel hinter sich lässt und seine späteren Mitmusiker nicht selten mit seinem Perfektionismus tyrannisiert. Grandios verkörpert dabei Tahar Rahim (Un prophète) den Titelhelden über fast fünf Jahrzehnte hinweg und meistert sogar stimmlich die Tour de force durch Aznavour-Evergreens wie La Bohème und Hier encore. Am Ende sitzt der gealterte Chansonnier einsam in seinen Samjackets und Luxusvillen zwischen Erinnerungsstücken. Muss man mehr zeigen, um alles zu sagen?

Le chanteur Charles Aznavour (1924-2018) avait du talent. Comment il parvint à le transformer en carrière est le sujet du déférent biopic cosigné par Grand Corps Malade et Mehdi Idir. La gloire n’était pas gagnée d’avance: pauvre, petit et affublé d’un nez proéminent, le chanteur (Tahar Rahim, passionnant à toutes les étapes de la vie) rebute également par sa voix voilée. Les faux départs sont nombreux: les premiers succès en duo avec le compositeur Pierre Roche – le personnage secondaire le plus intéressant, rehaussé par l’interprétation de Bastien Bouillon – ne sont pas à la hauteur des ambitions d’Aznavour; pris sous son aile par Édith Piaf (Marie-Julie Baup), le chanteur ne parvient pas à exister hors de son ombre. C’est sans partenaire ni mentor, à force de travail et d’obstination, que le fils de réfugiés arméniens réussit à s’imposer sur scène et à faire taire les critiques les plus récalcitrants. Suite à son interprétation légendaire de la chanson «Je m’y voyais déjà» en 1960 à l’Alhambra, ceux-ci se rangent de son côté et le public est conquis. Aznavour ne s’en contente pas pour autant: durant la suite de sa longue carrière, il en voudra toujours plus, perpétuel insatisfait aussi exigeant envers lui-même que les autres. Son premier mariage avec Micheline Rugel ne résistera d'ailleurs pas à cette ambition. Peu enclin à adresser trop de critique à son personnage, le biopic fait défiler les différentes étapes de sa marche vers la gloire mondiale, avec des effets de mise en scène que l’on jugera parfois tape-à-l’œil. Mais qu’importe si les yeux ne se régalent pas constamment: les oreilles se délectent.