Michel Soutter (1932-1991) gehörte zu den Gründungsmitgliedern der Gruppe 5, des Westschweizer Pendants zur französischen Nouvelle Vague. und drehte als erster seiner Altersgenossen Kinofilme – so 1966 sein Spielfilmdebüt La lune avec les dents, das in Locarno gezeigt wurde. Sechs Jahre später schaffte er es mit Les arpenteurs sogar in den Wettbewerb von Cannes. Dieser Höhepunkt mondsüchtiger Poesie, getragen von einem Schauspieler-Trio im Zustand der Gnade, zählt zu den Juwelen des Neuen Schweizer Films. Obwohl Michel Soutter in seiner weiteren Karriere der Unschuld dieses einzigartigen Werkes nachjagte, verschlossen sich ihm die Türen zum Paradies der Inspiration nach und nach. Der Film Repérages ist eine elegante Aufarbeitung der Obsessionen des Filmemachers: eine einzige Kulisse und geschlossene Räume, die gequälte Beziehung zwischen einem Mann und den Frauen, das Motiv der Verdopplung, etc. In einem Hotel in Bex versammelt ein Regisseur (Jean-Louis Trintignant) drei Schauspielerinnen, die er engagiert hat, um eine Adaption von Tschechows Drei Schwestern zu drehen: seine Ex-Frau (Delphine Seyrig), eine von der Produktion aufgezwungene italienische Schauspielerin (Lea Massari) und eine junge Frau (Valérie Maraisse). Im Laufe der Proben entgleitet dem hilflosen und frustrierten Filmemacher die Kontrolle über das Projekt. Repérages, eine Meditation über die Schwierigkeiten des kreativen Schaffens und der Geschlechterbeziehungen, erinnert zeitweise an Federico Fellinis Hauptwerk Otto e mezzo. Das Scheitern an der Kreativität und in der Liebe sollte Michel Soutter auch in seinen späteren, weniger erfolgreichen Werken beschäftigen.

Membre fondateur du Groupe 5 (l’équivalent romand de la «Nouvelle Vague» française) au côté d’Alain Tanner, Claude Goretta, Jean-Louis Roy et Jean-Jacques Lagrange, Michel Soutter (1932-1991) est le premier de ses pairs à se lancer dans la réalisation de films pour le cinéma. En 1966, il signe son premier long métrage, La lune avec les dents, présenté au Festival du film de Locarno. Six ans plus tard, il foule le sol cannois avec Les arpenteurs, présenté en compétition officielle. Ce sommet de poésie lunaire, porté par un trio d’acteur·rice·s en état de grâce (Jean-Luc Bidaud, Jacques Denis et Marie Dubois), compte parmi les joyaux du Nouveau Cinéma Suisse. Durant la suite de sa carrière, Michel Soutter aura beau courir après l’innocence de cette œuvre résolument unique, les portes du paradis de l’inspiration se refermeront peu à peu derrière lui. Quelques fulgurances parsèment toutefois le reste de son parcours, parmi lesquelles on compte Repérages, élégante mise à plat des obsessions du cinéaste : décor unique et lieux clos, rapport torturé entre un homme et les femmes, motif du dédoublement, etc. Dans un hôtel à Bex, un réalisateur (Jean-Louis Trintignant) réunit trois actrices qu’il a engagées pour tourner une adaptation des Trois sœurs de Tchekhov : son ex-épouse (Delphine Seyrig), une comédienne italienne imposée par la production (Lea Massari) et une jeune femme (Valérie Maraisse). Au fil de répétitions, le contrôle du projet échappe au cinéaste, impuissant et frustré. Méditation sur les difficultés de la création et des rapports entre les sexes, Repérages évoque par moments l’œuvre phare de Federico Fellini, Huit et demi. Le thème de l’échec créatif et relationnel reviendra hanter Michel Soutter dans ses dernières œuvres, moins abouties : L’amour des femmes, Adam et Ève et Signé Renart.