Le Lausannois Vincent Perez, né en 1962, fait partie des rares acteurs suisses à avoir percé à l'international dans les domaines du cinéma et du théâtre. Dès le début des années 1990, on le voit sur les écrans en bellâtre, en amoureux romantique ou en noble chambellan dans Cyrano de Bergerac, Indochine et La reine Margot, tandis qu'en privé il s'affiche par intermittence aux côtés de Jacqueline Bisset et Carla Bruni. On sait moins qu'à partir de cette époque Perez réalise également des films, et ce avec talent et goût, comme le montre son drame en costumes aussi ambitieux qu'onéreux Une affaire d'honneur. L'histoire se déroule à Paris en 1887, où les duels, bien qu'officiellement interdits, sont toujours pratiqués afin d'éliminer les concurrents de tous bords et de défendre la notion douteuse d'honneur. Bien entendu, il n'était pas prévu que les femmes participent à ces combats de coqs souvent mortels ; aussi Perez et sa coscénariste et épouse Karine Silla se font-ils une joie de relier l'histoire du duel d'un maître d'escrime (Roschdy Zem), devenu à son cœur défendant le professeur et vengeur d'un neveu belliqueux dépassé par les événements, à celle d'une féministe de la première heure (Dora Tillier), engagée non seulement pour la cause des femmes porteuses d'épée et et de pantalon, mais aussi pour le droit de vote des femmes et l'égalité salariale. Sans aucune emphase, Roschdy Zem donne à son rôle l'assurance qui le distinguait déjà dans Les enfants des autres, tandis que Doria Tillier (La belle époque) allège le défilé des dignitaires masculins avec charme et humour. Mais surtout, Perez et son équipe technique de premier plan mettent en scène l'engrenage de la logique du duel dans des décors impressionnants suivant un crescendo bien orchestré, qui va du combat à l'épée et au pistolet jusqu'au duel à cheval avec des sabres, sans jamais devenir une fin en soi. Passionnant, parfois captivant, toujours éclairant.

Der 1962 geborene Lausanner Vincent Perez gehört zu den wenigen Schweizer Schauspielern, die eine grosse internationale Film- und Theaterkarriere gemacht haben. Ab den frühen 1990er Jahren war er etwa als Beau, romantischer Liebhaber und adliger Kämpe in Cyrano de Bergerac, Indochine und La reine Margot zu sehen. Weniger bekannt ist, dass Perez seit jener Zeit auch bisweilen Regie führt, und dies mit Talent und Geschmack, wie es sein ambitioniertes und aufwändiges Kostümdrama Une affaire d’honneur zeigt. Der Film spielt im Paris von 1887, wo Duelle zwar offiziell verboten sind, doch noch immer praktiziert werden, um Konkurrenten jeder Couleur aus dem Feld zu schlagen und dem fragwürdigen Begriff der Ehre Genüge zu tun. Frauen, versteht sich, waren in diesen oft tödlich endenden Hahnenkämpfen nicht vorgesehen; umso mehr machen sich Perez und seine Koautorin und Ehefrau Karine Silla ein Vergnügen daraus, die Duellgeschichte eines Fechtmeisters (Roschdy Zem), der contre coeur zum Lehrer und Rächer eines kämpferisch überforderten Neffen wird, mit jener eine historisch verbürgten Frühfeministin (Dora Tillier) zu verknüpfen, die nicht bloss für Frauen mit Degen und Hose eintrat, sondern auch für das Frauenstimmrecht und Lohngleichheit. Roschdy Zem verleiht seiner Rolle frei von Pomp das Gewicht, mit dem er schon in Les enfants des autres überzeugte, und Doria Tillier (La belle époque) lockert das Schaulaufen der männlichen Würdenträger mit Witz und Charme auf. Vor allem aber inszenieren Perez und seine erstklassige technische Crew die eskalierende Duelllogik in eindrücklichen Settings und einer gut austarierten Steigerungskurve, die vom Duell mit Degen und Pistolen bis zum Zweikampf mit Säbeln zu Pferd reicht, dabei aber nie zum Selbstzweck wird: spannend, zeitweise packend und jederzeit aufschlussreich.