Une comédie estivale gay légère, grecque, sexy et surtout à petit budget : voilà ce que demande le producteur français Jean-Sébastien. Le réalisateur en herbe Nikitas (type «twink» aux cheveux violets) et l'ancien acteur Démosthène (type «bear» sans maillot de bain) s'assoient donc sur la plage d'Athènes propice au cruising, observent les activités libertines qui s'y livrent et développent des idées pour le scénario de The Summer with Carmen. Jusqu'ici, on nage dans l'auto-référentiel suivant le principe qui consiste à regarder un film en train de se faire. Sans l'autodérision nécessaire, un tel exercice devient vite complaisant : le film ne tourne alors plus qu'autour de lui-même, sans suivre aucune piste narrative qui lui permettrait de devenir intéressant. The Summer with Carmen ne tombe pas dans ce piège – pour le prouver ironiquement, les principaux enseignements sont énumérées à la fin, dans un ordre bien précis. Pour conférer une intrigue autobiographique au film, les deux amis se fixent sur l'été d'il y a deux ans, dont le souvenir sans doute idéalisé contient tous les ingrédients d'une comédie d'été gay sexy et réussie : une rupture pas tout à fait digérée, beaucoup de sexe, des conflits familiaux autour d'un père malade et homophobe (laissé hors champ pour préserver la légèreté) et une adorable chienne nommée Carmen. Il y a donc largement assez de matière pour des rebondissements (toujours signalés) qui permettent à notre héros Démosthène de grandir et de découvrir que l'amitié est en fait la seule chose qui compte. Il restera suffisamment de temps après l'été pour s'occuper des autres problèmes.

Eine leichte schwule Sommerkomödie hat der französische Produzent Jean-Sebastien verlangt: griechisch, sexy und vor allem Low-Budget. Also sitzen der Möchtegern-Regisseur Nikitas (Typ «Twink» mit violetten Haaren) und der ehemalige Schauspieler Demosthenes (Typ «Bear» ohne Badehose) am Athener Cruising-Strand, beobachten das freizügige Treiben und brainstormen das Drehbuch, aus dem The Summer with Carmen werden soll. So weit, so selbstbezüglich: Man kennt das Prinzip, einem Film bei der eigenen Entstehung zuzusehen. Fehlt da die nötige Selbstironie, wird eine solche Übung selbstgefällig und der Film kreist sich nur um sich selbst, ohne narrativ irgendwo hinzugelangen, wo es interessant wird. The Summer with Carmen tappt nicht in diese Falle – zum ironischen Beweis werden die wichtigsten Erkenntnisse am Ende gleich sauber geordnet aufgelistet. Für die autobiografische Handlung des Films legen sich die beiden Freunde auf den Sommer vor zwei Jahren fest, der in ihrer vermutlich verklärten Erinnerung alles bot, was eine geglückte sexy schwule Sommerkomödie so braucht: eine nicht ganz überwundene Trennung vom Exfreund, viel expliziten Sex, familiäre Konflikte um einen kranken, homophoben Vater (der zur Wahrung der Leichtigkeit im Off belassen wird), schliesslich eine niedliche Mischlingshündin namens Carmen. Mehr als ausreichend Material also für (stets ausgewiesene) Wendepunkte, an denen unser Held Demosthenes wachsen kann, um herauszufinden, dass eigentlich die Freundschaft das Wichtigste ist. Für Anstrengenderes bleibt nach dem Sommer noch genug Zeit.