Der französische Regisseur Bertrand Bonello kleidet das Verlangen besser als jeder andere ein. Die latente Erotik seiner Filme speist sich aus der Kunst der Kostümierung. Sein neuestes Werk handelt von einer unmöglichen Liebe, die sich über mehr als ein Jahrhundert erstreckt. Dabei treibt Bonello die Ausschmückung auf die Spitze: Jede Zeitebene (1910, 2014, 2044) führt zu einem kreativen Exploit an Kostümen, so dass Léa Seydoux und George MacKay manchmal eher Models als Schauspieler:innen ähneln. Der interessanteste Teil, in dem die weibliche Figur mit einem zölibatären Frauenverächter zu kämpfen hat, nutzt Bonello zu einem Spiel mit Geschehnissen auf und neben der Leinwand. Das beängstigende Versteckspiel in einer kalifornischen Luxusvilla erinnert daran, dass Bonello auch ein Kenner des Spannungs-Spezialisten Dario Argento ist.

Mieux que quiconque, le cinéaste français Bertrand Bonello sait habiller le désir. L’érotisme latent de ses films se nourrit de l’art du costume. Rien d’étonnant à ce qu’il ait signé un huis clos dans une maison close (L’Apollonide) et le portrait d'un couturier (Saint Laurent). Sa dernière œuvre en date, La bête, une histoire d’amour impossible étirée sur plus d’un siècle, porte l’attrait de la parure à son paroxysme: chaque niveau temporel du film (1910, 2014 et 2044) donne lieu à un effusion créative en matière de costumes, si bien que les deux interprètes (Léa Seydoux et George MacKay) s’apparentent parfois plus à des mannequins qu’à des acteur·rices. Le segment narratif le plus intéressant, qui voit le personnage féminin aux prises avec un incel (célibataire involontaire), transforme la fascination visuelle pour les vêtements, qui à la fois dissimulent et subliment le corps humain, en principe de mise en scène cinématographique, comprise comme l’art du champ et du hors-champ. La scène anxiogène de cache-cache dans une luxueuse villa californienne, digne des meilleurs gialli, rappelle que Bonello est un fin connaisseur de Dario Argento, qui savait si bien mettre la peur à nu.