Marguerite est une doctorante en mathématiques surdouée qui se sent si à l'aise à l'université qu'elle s'y promène en pantoufles. Son professeur l'incite à séparer les mathématiques de ses émotions, ce à quoi elle parvient sans problème, puisqu'elle n'en a de toute façon pas beaucoup. Jusqu'à ce qu'elle échoue lamentablement lors de la présentation de son théorème : elle implose alors littéralement, abandonne ses études sur le champ et vivote de petits boulots et de parties illégales de mah-jong, un jeu qui équivaut presque à des mathématiques pures. Il va de soi que les formules mathématiques, totalement incompréhensibles pour la plupart d'entre nous, ne s'imposent pas comme un sujet de film évident. La réalisatrice Ann Novion parvient néanmoins à nous faire ressentir une telle empathie pour la protagoniste que nous vibrons avec elle, ce d'autant plus que Marguertite n'a clairement jamais renoncé à résoudre son théorème. On peut par moments reprocher au film la ligne de démarcation un peu banale qu'il instaure entre raison et sentiments, alors que l'actrice franco-suisse Ella Rumpf, merveilleusement sensible, prouve constamment le contraire : la racine carrée de delta moins deux x recèle une pure passion, tandis que chaque élan émotionnel de Marguerite ne se départit pas d'une part de calcul. La qualité de son jeu lui a d'ailleurs valu le César de la révélation et le Prix du cinéma suisse pour la meilleure interprétation féminine.

Marguerite ist eine hochbegabte Doktorandin der Mathematik, der die Hochschule so heimelig ist, dass sie dort in Pantoffeln umhergeht. Ihr Professor hält sie an, Mathematik und Emotionen zu trennen, was ihr zumeist leichtfällt, denn von letzteren hat sie nicht viele. Bis sie bei der Präsentation ihres Theorems kläglich versagt: Da implodiert sie förmlich, bricht sofort das Studium ab und fängt an, sich mit kleinen Jobs und illegalen Mah-Jongg-Spielen – auch das fast pure Mathematik – über Wasser zu halten. Für den Laien restlos unverständliche mathematische Formeln sind bekanntlich kein filmischer Stoff, der sich aufdrängt. Doch der Regisseurin Ann Novion gelingt es, uns so empathisch an die Hauptfigur zu binden, dass wir mitfiebern, zumal klar wird, dass Marguerite es nie aufgegeben hat, ihr Theorem zu beweisen. Das Einzige, was man dem Film stellenweise vorwerfen kann, ist eine etwas zu banale Trennlinie zwischen Ratio und Gefühlswelt, zumal die wunderbar feinfühlige Schweizer Schauspielerin Ella Rumpf, die für ihre Leistung den französischen César als beste Nachwuchshoffnung und den Schweizer Filmpreis als beste Darstellerin gewann, ständig das Gegenteil beweist: Die Quadratwurzel aus Delta minus zwei X birgt da pure Leidenshaft, während in jeder emotionale Regung Marguerites auch ein bisschen Berechnung steckt.