Coup de Chance est le cinquantième long métrage, la première réalisation francophone et (peut-être) le dernier film de Woody Allen. Suite à sa première à Venise il y a quelques semaines, le quotidien anglais The Guardian écrivait que le titre s'applique au cinéaste lui-même : accusé d'avoir agressé sexuellement sa fille adoptive, paria sans domicile fixe, le cinéaste new-yorkais bientôt âgé de 88 ans fait le tour des métropoles européennes avec ses films, tel un joueur épuisé qui espère à chaque nouveau casino que sa chance tournera encore une fois. "Et voilà", conclut le critique britannique, "elle s'est encore retournée !" Allen prend à nouveau ses marques dans un Paris pittoresque et bourgeois pour raconter une fois de plus un mariage en crise qui tourne en affaire criminelle. Cette fois-ci, un jongleur financier cocu (Melvil Poupaud) prend radicalement son destin en main, avec une belle-mère soupçonneuse à ses trousses. À Venise, la critique s'est montrée unanime : il ne s'agit pas d'un deuxième Match Point distillant une réflexion profonde sur le bien et le mal, le destin et le hasard. Néanmoins, il n'y pas de quoi dédaigner un champagne agréablement pétillant.

Coup de Chance (Glückstreffer) ist Woody Allens fünfzigster Kinofilm, sein erster französischsprachiger und vermutlich sein letzter. Noch einmal erzählt der 88-Jährige von der Flatterhaftigkeit des Liebes- und Lebensglücks in gehobenen Kreisen, diesmal am Beispiel eines Pariser Finanzjongleurs, der einst wohl seinen Geschäftspartner entsorgte, und seiner standesgemässen Frau, die eine Affäre mit einem alten Schulfreund anfängt. Allen-Klassiker wie Crimes and Misdemeanors oder Match Point klingen an, doch für eine vergleichbar abgründigen Reflexion über Skrupel- und Treulosigkeit, Schicksal und Zufall reicht das lockere Parlando der Krimikomödie nicht aus, zumal der Regisseur mit dem Drehbuchautor Allen gewohnt nachsichtig umgeht: Kohärente Figuren und Glaubwürdigkeit? Who cares! Hauptsache, der filmische Champagner perlt.