Nach dem Grosserfolg seines Langfilmdebüts Ma vie de courgette wurde der zweite abendfüllende Film des Schweizer Animationsfilmer Claude Barras mit Spannung erwartet. Der Sprung ist ihm gelungen: Sauvages bestätigt seinen feinfühligen Zugang zu Kindheitsthemen und seine virtuose Beherrschung der Tricktechnik, die er in den Dienst einer bezaubernden Bildwelt stellt. Im Studio hat der Regisseur die tropischen Wälder Indonesiens als Kulisse einer ökologischen Fabel nachgebaut: Auf der Insel Borneo nimmt ein Mädchen, das von seinem Vater aufgezogen wird, ein Affenbaby auf, das ebenfalls seine Mutter verloren hat, ein Opfer der Abholzung, die das Land verwüstet. Zu dem Neuankömmling gesellt sich bald ein junger Cousin, der im Wald lebt und von seinem Grossvater in die Stadt geschickt worden ist, weil dieser zu sehr damit beschäftigt ist, ihre bedrohte Umwelt zu verteidigen. Nach einem Streit zwischen den beiden Kindern verirrt sich das Mädchen im Wald, den es unter der Führung seiner menschlichen und nicht-menschlichen Bewohner lieben und verteidigen lernt. Der didaktische Zug der Erzählung wird durch die Anmut der Figuren aufgewogen, die von hervorragenden Schauspielern, darunter Benoît Poelvoorde und Laetitia Dosch, gesprochen werden. Das aktivistische Herzstück dieses schönen Animationsfilm richtet sich an alle Altersgruppen: Den Kindern wird ziviler Ungehorsam erklärt, eine Erinnerung, die auch Erwachsenen nicht schaden kann.

Après l’engouement suscité par son premier long métrage Ma vie de courgette, le cinéaste d’animation suisse Claude Barras était attendu au tournant. Le virage a été pris avec succès: son deuxième opus, Sauvages, confirme la sensibilité de son approche de thèmes liés à l’enfance et sa maîtrise virtuose du stop motion, au service d’un univers plastique ravissant de beauté. En studio, le réalisateur a recréé les forêts tropicales d’Indonésie, décors d’une fable écologique: sur l’île de Bornéo, une fillette élevée par son père adopte un bébé singe privé comme elle de sa mère, victime de l’entreprise de déforestation qui ravage le pays. À ce nouveau venu s’ajoute bientôt un jeune cousin, habitant de la forêt envoyé à la ville par son grand-père trop occupé à défendre leur environnement menacé pour prendre soin de son petit-fils. À l’issue d’une dispute entre les deux enfants, la jeune fille se perd dans la forêt, qu’elle apprend à connaître, aimer et défendre, guidée par ses habitant·es humain·es et non humain·es. La dimension didactique du récit et le cours prévisible de l’intrigue sont contrebalancés par la grâce des personnages, singe compris, adorables figurines auxquelles d’excellent·es comédien·nes, parmi lesquel·les Benoît Poelvoorde et Laetitia Dosch, prêtent leurs voix. Le militantisme sous-jacent à l’histoire fait de ce beau film d’animation également un film d’agitation: la désobéissance civile est expliquée aux enfants, le rappel ne fait pas de mal aux adultes.