Aitor, huit ans, est le plus souvent appelé Coco par ses frères et sœurs et les autres enfants. Finalement, il choisit de s'appeler Lucía. Ce déluge de noms est à l'image de sa recherche d'identité : l'enfant ne se sent pas à l'aise dans son propre corps, ou plutôt avec le comportement social que lui dicte son apparence. Il s'agit d'un processus difficile à un âge où l'on découvre à peine le monde et où l'on est encore absorbé par le passage de l'enfance à l'adolescence. À cela s'ajoutent les conflits entres générations qui sommeillent dans la famille nombreuse de Lucía, à laquelle celle-ci doit faire face pendant ses vacances au Pays basque. Grâce à un casting des plus convaincants (la petite Sofía Otero a remporté l'Ours d'argent à Berlin l'an passé pour son interprétation d'Aitor/Lucía), la réalisatrice basque Estíbaliz Urresola Solaguren réussit à raconter une histoire à la fois douce et éprouvante. L'enfant – et le public avec lui – ne trouve le répit que lorsqu'il est en compagnie d'une vieille apicultrice : dans ces moments-là, il apprend qu'il existe de nombreuses espèces d'abeilles dans le monde, et que chacune a sa raison d'être.

Der achtjährige Aitor wird von seinen Geschwistern und anderen Kindern zumeist Coco genannt. Schliesslich wählt er für sich den Namen Lucía. Dieses Namenskarussel steht für seinen/ihren Weg der Identitätsfindung: Das Kind fühlt sich im eigenen Körper oder dem, was dessen Merkmale einem an gesellschaftlichen Verhalten vorschreiben, nicht wohl. Ein schwieriger Prozess in einem Alter, wo man grade erst die Welt entdeckt und auch noch damit beschäftigt ist, vom Kind zum/r Jugendlichen heranzureifen. Kommt hinzu, dass in Lucías Grossfamilie, mit der sie während der Ferien im spanischen Baskenland konfrontiert ist, Konflikte zwischen allen Generationen schlummern. Die baskische Regisseurin Estibaliz Urresola Solaguren schafft es, mit einem grossartigen Schauspielerensemble (die kleine Sofía Otero, gewann für ihre Darstellung von Aitor/Lucía in Berlin den Silbernen Bären) eine vordergründig ruhige und doch aufwühlende Geschichte zu erzählen. Momente der Entsspannung findet das Kind – und mit ihm das Publikum – fast nur, wenn es mit einer alten Imkerin zusammen ist: Dort lernt es, dass es viele verschiedene Bienen auf der Welt gibt, und jede hat eine Daseinsberechtigung.