Le Français Luc Jaquet a été assistant caméra de Pio Corradi sur Le congrès des pingouins (1993), avant de réaliser La marche de l'empereur (2005). Trente ans après son premier voyage, le cinéaste se rend à nouveau en Antarctique – comme il l'explique lui-même dans le film, tous ceux qui y sont allés n'ont qu'un seul désir : y retourner. Accompagné d'une musique d'une densité symphonique, Jacquet décrit son voyage de la Patagonie jusqu'au pôle Sud avec des images dont la force esthétique est stupéfiante. Fait inhabituel pour un film sur la nature, le documentaire est tourné en noir et blanc, ce qui confère au paysage majestueux mais peu coloré des contrastes de lumière encore plus beaux et des compositions de formes et de textures plus précises. Le voyage n'est pas conçu comme une expédition scientifique, mais plutôt comme une exploration poétique et philosophique de l'espace, où le monde extérieur reflète l'intériorité du narrateur, dans la plus pure tradition romantique. La voix-off de Jacquet tire souvent sur la corde du pathos ; malgré tout, le film parvient à envouter.

Der Franzose Luc Jaquet war Kameraassistent von Pio Corradi bei Der Kongress der Pinguine (1993), dann Regisseur bei La marche de l'empereur (2005). Dreissig Jahre nach seiner ersten Reise begibt sich der Filmemacher erneut in die Antarktik, denn, wie er selbst im Film erklärt, habe jeder, der einmal dort war, nur einen Wunsch: zurückzukehren. Begleitet von Musik in symphonischer Dichte schildert Jacquet seine Reise von Patagonien bis zum Südpol in Bildern, deren ästhetische Imposanz überwältigt. Für einen Naturfilm ungewöhnlich, ist er in Schwarzweiss gedreht, was der ohnehin majestätischen, aber nicht grade bunten Landschaft noch schönere Lichtkontraste und präzisere Kompositionen der Formen und Texturen abgewinnt. Die Reise ist auch nicht als wissenschaftliche Expedition angelegt, sondern eher als poetisch-philosophische Durchdringung des Raumes, bei der die Aussenwelt – ganz in der Tradition der Romantik – die Innenwelt des Erzählers spiegelt. Jacquets Voice-over zieht dabei die Pathosschraube öfters mächtig an. Trotzdem weiss der Film zu bezaubern.