Der Erstling der 35jährigen Schottin Charlotte Wells gewann 56 nationale und internationale Preise und brachte er es in den Schweizer Kinos zum Achtungserfolg. Auf den Streaming-Plattformen aber droht ihm das Wegzappen. Der Grund: Der häusliche Filmkonsum nötigt weniger zum Dranbleiben als jener im Kino, wo man extra hingefahren ist und zwei- bis dreimal so viel bezahlt hat. Und sogar Dranbleiben reicht in den banal anmutenden ersten zwanzig Minuten von Aftersun nicht aus. Man muss auch genauer hinsehen und hinhören lernen als bei der Zerstreuungs-Maschinerie Film üblich, wenn man die sprechenden Details in einer Spiegelung, einem halben Satz, einem Hintergrundgeräusch oder einer Bildecke entdecken will. Kommt man erst einmal auf den Geschmack, so wird die Sache aber nicht bloss spannend, sondern überdies zu einer faszinierenden Erfahrung der Sinnschärfung. Der langen Vorrede kurzer Sinn: Es geht um ein schottisches Vater-Tochter-Gespann – sie elf, er etwa dreissig –, das ein paar Sommertage in einem türkischen Strandhotel der frühen 1990er Jahre verbringt: Tage am Pool und am Meer, Eis und Drinks an der Bar, Abklappern von Ruinen, der unvermeidliche Karaoke-Abend, die halbwachen Nächte im stickigen Zimmer... Hellwach verzeichnet der Film dabei, wie das Mädchen über Beobachtungen und Begegnungen mit grösseren Kids in die Pubertät aufbricht und wie die zärtliche Beziehung zwischen Vater und Tochter (beide grossartig verkörpert) zunehmend von den melancholischen Anwandlungen des Vaters überschattet wird. Was den Vater quält, erahnen wir nur, doch klar wird, dass er im Leben der erwachsenen Tochter fehlt. Aftersun erweist sich als die Summe der eingebrannten Erinnerungen, aus denen die Tochter die frühen Anzeichen für das spätere Drama des Vaters herauszulesen versucht. Phantastisch.

Le premier film de l'Écossaise Charlotte Wells, âgée de 35 ans, a remporté 56 prix nationaux et internationaux, et a connu un succès d'estime dans les cinémas suisses. Cependant, sur les plateformes de streaming, il risque d'être négligé. La raison en est que la consommation privée de films ne nécessite pas autant d'engagement que celle au cinéma, où l'on se déplace et paie deux à trois fois plus cher. De plus, pendant l'exposition ordinaire de Aftersun, il ne faut pas seulement s'accrocher, mais aussi apprendre à regarder attentivement pour découvrir peu à peu de quoi il s'agit réellement. Cependant, si l'on parvient à déceler les détails évocateurs cachés dans une petite phrase, un reflet, ou même un simple coin de l'image, l'expérience devient non seulement passionnante mais aussi une aventure qui aiguise tous les sens, une séduction propre au cinéma. En résumé, il s'agit d'un couple père-fille écossais - elle a onze ans, lui une bonne trentaine - passant quelques jours d'été dans un hôtel de plage turc des années 1990 : journées à la piscine et à la mer, glaces et boissons au bar, visite de ruines, inévitable soirée karaoké, nuits à moitié réveillées dans une chambre étouffante... Le film montre comment la jeune fille entre dans l'adolescence en observant et en rencontrant des enfants plus âgés, et comment la relation tendre entre le père et la fille (tous deux magnifiquement incarnés) est éclipsée par les élans mélancoliques du père. Nous ne faisons que deviner ce qui tourmente le père, mais il est clair que plus le temps passe, plus il est absent dans la vie de la fille adulte. Aftersun se révèle être une recherche de traces, ou plutôt la somme des souvenirs gravés dans la mémoire de la fille, à partir desquels elle peut lire les signes précoces du drame ultérieur du père. Fantastique.