Le réalisateur bernois Felix Tissi fait partie des quelques solitaires du nouveau cinéma suisse qui suivent leur propre voie essayiste entre fiction et documentaire, et tant pis si la production de chaque nouvelle oeuvre prend un certain temps. Ce n'est pas un hasard si Tissi a travaillé avec d'autres solitaires helvétiques comme Peter Liechti, Humbert & Penzel ou le producteur biennois Res Balzli. À l'approche de la septantaine, il présente quatre miniatures réunies sous forme d’épisodes sur des couples d'amoureux et d'amis vieillissants, des fumeurs invétérés sous traitement et d'autres créatures moribondes qui, dans des plans fixes, bravent les étranges vicissitudes de leur vie résiduelle et s'entretiennent à ce sujet dans de curieux dialogues. Sur scène, on connaît bien cette lutte tragi-comique pour conserver sa dignité en dépit de toutes les absurdités de la vie depuis le théâtre de l'absurde, et le stoïcien suédois Roy Andersson (Songs from the Second Floor) vient à l'esprit comme modèle cinématographique. Or Tissi, avec ses acteurs.rices, trouve son humour et style propres : chez lui, les grabataires dansent le rock'n'roll au ralenti avec des matelas motorisés, tandis que le commerce des indulgences se fait par des achats de fleurs au prix fort. En d'autres termes, les morts vivants peuplent des scènes pleines de choses vivantes – et bien sûr, même la mort dans sa limousine blanche n'est pas à l'abri de la mort.

Der Berner Regisseur Felix Tissi gehört zu den Eigensinnige des neueren Schweizer Films, die ihren ganz persönlichen essayistischen Weg zwischen Spiel- und Dokumentarfilm gehen, mag dabei auch nur alle paar Jahre ein neues Werk herausschauen. Auf die siebzig zugehend, legt er hier vier episodisch verwobene Miniaturen über alternde Liebes- und werdende Freundespaare, kettenrauchende PatientInnen und ähnlich moribunde Kreaturen vor, die in starren Kameraeinstellungen den seltsamen Wechselfällen ihre Restlebens trotzen und sich in kuriosen Dialogfetzen darüber unterhalten. Auf der Bühne kennt man dieses tragikomische Ringen um ein Quentchen Würde aller Widersinnigkeit des Lebens zum Trotz vom absurden Theater, als filmisches Vorbild kommt einem der schwedische Stoiker Roy Andersson (Songs from the Second Floor) in den Sinn. Doch Tissi findet gemeinsam mit seinen BühnenschauspielerInnen seinen eigenen surrealen Witz und Stil: Bei ihm tanzen Bettlägrige Zeitlupen-Rock'n'Roll mit motorisierten Matratzen, während der Ablasshandel über aufgebrummte Blumenkäufe abgewickelt wird. Anders gesagt: Lebende Tote bevölkern Szenerien voller lebendiger Dinge – und natürlich ist auch der Tod in seiner weissen Stretchlimo vor dem Sterben nicht gefeit.