Après son magistral premier film en tant que réalisateur The Father, le dramaturge et scénariste Florian Zeller enrichit d'un deuxième volet sa trilogie en cours sur les relations familiales. Il y est question d'un avocat new-yorkais couronné de succès, qui à la suite d'un premier mariage a recommencé sa vie avec une femme plus jeune dont il a eu un enfant. Un jour, son ex-femme sonne à l'improviste parce qu'elle ne sait plus quoi faire avec leur fils adolescent. Le père accueille alors dans sa deuxième famille ce garçon tourmenté, sécheur de cours notoire. À partir de ces prémisses, Zeller développe une chronique déchirante de la sollicitude paternelle et de la mauvaise conscience qui, parée des meilleures intentions du monde, cause bien des malheurs. En bref : un parfait exemple de drame humain dont on a vite fait d'identifier les causes sans qu'il n'y ait pourtant de véritables coupables. Les pères et les mères auront du mal à voir ce film jusqu'au bout sans mouchoir, et la critique anglo-saxonne, qui aime voir les efforts parentaux récompensés, s'est passablement épanchée sur le final. On ressort toutefois enrichis de cette purge des sentiments.

Playwright and screenwriter Florian Zeller expands his masterful directorial debut The Father into the second part of a planned trilogy about family relationships. He tells the story of a successful New York lawyer and runaway husband who has started over with a younger wife and baby when the ex-wife rings unexpectedly because she doesn't know what to do with the teenage son they share. The father takes the self-tormenting boy and notorious truant into his second family. From this exposition, Zeller develops a heartbreaking chronicle of paternal caring and guilty consciences wreaking havoc with the best of intentions. In short: the epitome of a human drama for which there are recognisable reasons and no real culprits. Fathers and mothers will hardly get through this film without a handkerchief; Anglo-Saxon critics, who like to see parental effort rewarded, are sore at the finale. But one exposes oneself to this cleansing of emotions with profit.

Der Theater- und Drehbuchautor Florian Zeller erweitert sein meisterhaftes Kino-Regiedebüt The Father zum zweiten Teil einer geplanten Trilogie über familiäre Beziehungen. Er erzählt von einem erfolgreichen New Yorker Anwalt und entlaufenen Ehemann, der mit einer jüngeren Frau und Kleinkind neu angefangen hat, als die Exfrau unvermutet klingelt, weil sie mit dem gemeinsamen Teenagersohn nicht mehr weiter weiss. Der Vater nimmt den selbstquälerischen Jungen und notorischen Schulschwänzer in seine Zweitfamilie auf. Aus dieser Exposition entwickelt Zeller eine herzzerreissende Chronik väterlicher Fürsorglichkeit und schlechten Gewissens, die mit besten Absichten Unheil anrichten. Kurz: Der Inbegriff eines menschlichen Dramas, für das es erkennbare Gründe und keine echten Schuldigen gibt. Väter und Mütter werden ohne Taschentuch kaum durch diesen Film kommen, am Finale hat sich die angelsächsische Kritik, die elterliches Bemühen gern belohnt sieht, wundgeschrieben. Doch man setzt sich dieser Reinigung der Gefühle mit Gewinn aus.