La première fiction du réalisateur zurichois Jan Gassmann, qui s'était déjà attaqué à des thèmes existentiels dans ses documentaires Chrigu et Europe, She Loves, met en scène une jeune biologiste qui devrait étudier les qualités sismographiques des moutons, mais passe plus de temps à explorer des pratiques sexuelles déviantes. Une fois passé le premier orgasme de l'héroïne sur le visage d'un homme masqué qu'elle étrangle, le film s’engage sur des voies plus communes, s’orientant vers l'obsession lentement croissante de l'héroïne pour son partenaire privilégié, un barman dans un club underground qui attise de nombreux désirs. Au cours de cette plongée dans une sous-culture jeune et dans la dynamique du désir flottant, Gassmann démontre son talent dans la création d'atmosphères et son sens aigu de l'utilisation de la musique. En tant qu'étude de personnages, le film reste une esquisse, et l'on peut avoir des réserves sur la parcimonie des dialogues. Mais le style brut, façon cinéma direct, exerce une force d'attraction indéniable, tandis que les scènes de sexe, loin de se réduire à des performances mécaniques, sont des expériences limites chargées d’émotion derrière lesquelles affleure souvent la question de la fidélité, qui ne préoccupe pas seulement les maniaques du sexe. Un film pour tou.te.s celles et ceux qui n'ont pas peur d'explorer des terrains inconnus.

Im ersten Spielfilm des Zürchers Jan Gassmann, der sich schon mit seinen Dokus Chrigu und Europe, She Loves an existenzielle Themen gewagt hat, geht es um eine junge Biologin, die eigentlich Schafe als Seismografen erforschen sollte, dann aber mehr Filmzeit mit dem Explorieren eigenwilliger sexueller Praktiken zubringt. Hat man einmal den ersten Orgasmus der Heldin auf dem Gesicht eines maskierten Mannes in ihrem Würgegriff verdaut, mündet der Film in mehrheitsfähigere Bahnen und damit in die langsam wachsende Obsession der Heldin für ihren Vorzugspartner, der als Bartender eines Undergroundclubs noch anderweitiges Begehren auf sich zieht. Gassmann zeigt bei diesem Tauchgang in eine junge Subkultur und die Dynamik des lustvollen Floatens Gespür für Atmosphäre und einen sechsten Sinn für den Einsatz toller Musik. Als Charakterstudie bleibt der Film eine Skizze, über die sparsamen Dialoge kann man geteilter Meinung sein. Doch der rohe Cinema-Direct-Stil entwickelt einen Sog, und die Sexzenen sind keine mechanische Behauptungen, sondern emotionale Grenzgänge, hinter denen öfters die Frage nach der Treue aufscheint, die ja nicht nur Sexmaniacs umtreibt. Ein Film für alle also, die keine Scheu vor der Erkundung unvertrauter Terrains haben.