Dans le cinéma francophone, le réalisateur belge Guillaume Senez, aujourd'hui âgé de 40 ans, est considéré comme un nouveau venu à potentiel depuis ses débuts Keeper (2015). Avec ce deuxième long métrage, il se montre à la hauteur de ces espoirs. Nos batailles est un cinéma sociocritique fort dans la tradition d'un Ken Loach ou des frères Dardenne. Comme pour le récent Les invisibles, Senez travaille avec des amateurs, des professionnels et son acteur vedette Romain Duris de manière si intensive qu'ils forment un ensemble unifié empli de nuances. Un autre point fort est le portrait honnête du personnage principal, un héros classique de la classe ouvrière, qui se bat inlassablement pour ses protégés, mais qui agit aussi avec entêtement et a tendance à faire des apparitions dramatiques. Senez dit avoir apporté des éléments de sa propre histoire de divorce dans le personnage d'Olivier, et avec son portrait sans fard, il confirme la tendance à la complaisance tranquille et à l'hystérie bruyante que les gens du cinéma français contemporain aiment afficher. Un peu plus d'imperturbabilité et d'auto-ironie britannique, cher compatriote gaulois, ne ferait pas de mal.

Im frankophonen Kino gilt der mittlerweile 40-jährige Belgier Guillaume Senez bereits seit seinem Erstling Keeper (2015) als Newcomer mit Potenzial, mit diesem zweiten langen Film wird er den Hoffnungen vollauf gerecht. Nos batailles ist stark besetztes sozialkritisches Kino in der Tradition eines Ken Loach oder der Dardenne-Brüder. Ähnlich wie jüngst Les invisibles arbeitet Senez mit Laien, starken Charakterdarstellern und seinem einen Star Romain Duris so intensiv, dass ein nuancenreiches Ensemble aus einem Guss daraus wird. Frappierend schliesslich die ehrliche Zeichnung der Hauptfigur, eines klassischen Arbeiterhelden, der unermüdlich für seine Schützlinge kämpft, dabei aber auch halsstarrig agiert und zu dramatischen Auftritten neigt. Senez sagt unverblümt, er habe Einiges von seiner eigenen Scheidungsgeschichte in die Figur Oliviers eingebracht, und bestätigt mit seinem ungeschminkten Porträt den Hang zu leiser Selbstgefälligkeit und lauter Hysterie, den Männer im französischen Kino der Gegenwart gern an den Tage legen. Etwas mehr britische Unerschütterlichkeit und Selbstironie, liebe gallische Leidensgenossen, würde nicht schaden.

In francophone cinema, the now 40-year-old Belgian Guillaume Senez has been regarded as a newcomer with potential since his debut Keeper (2015). With this second long film he fully lives up to these hopes. Nos batailles is strong socio-critical cinema in the tradition of a Ken Loach or the Dardenne brothers. Similar to the recent Les invisibles, Senez works with amateurs, professional actors and his one star Romain Duris so intensively that they becomes a unified ensemble full of nuances. Another strong point is the honest drawing of the main character, a classical working class hero, who fights tirelessly for his protégés, but also acts stubbornly and tends to make dramatic appearances. Senez says bluntly that he has brought elements from his own divorce history into the character of Olivier, and with his unvarnished portrait he confirms the tendency towards quiet complacency and loud hysteria that men in contemporary French cinema like to display. A little more British imperturbability and self-irony, dear fellow Gauls, would do no harm.

Le résultat est saisissant: la justesse de la vie au quotidien, la sincérité des répliques, le naturel des acteurs (tous formidables) nous mettent au plus près des petits bonheurs et des grands désarrois d'un ouvrier syndiqué qui s'occupe davantage des problèmes de ses collègues que de sa vie de famille.

Die Szenen sind lebensecht geschrieben und vorzüglich gespielt von Romain Duris und den zwei Kinderdarstellern. Regisseur Senez schöpft aus seinen Erfahrungen als geschiedener Vater. Allerdings ist es etwas nervig, dass er nur die Sicht des Vaters zeigt und die der Mutter völlig ignoriert.

Pour son deuxième long métrage (après Keeper, 2015), Guillaume Senez fait plus que remplir une promesse, il affirme un style et un tempérament. À partir d’un thème intimiste et social, il se livre à une dissection des rapports humains qui repose sur un hallucinant travail avec ses acteurs, qu’ils soient stars, comédiens réputés ou non professionnels.